SOMATOPATHIE – Thérapie manuelle méthode Poyet

Qu’est-ce que l’ostéopathie

Il existe dans le corps, d’abord détecté sensiblement puis constaté par l’observation des biseaux des os crâniens (cf. crâne éclaté de Sutherland), enfin confirmé par l’imagerie médicale moderne, un micro-mouvement dit Mouvement Respiratoire Primaire (MRP). Celui-ci provoque rythmiquement une extension et une rétraction globale de tout le corps, permettant et favorisant toutes les circulations fluidiques, sanguine, lymphatique, nerveuse, énergétique, etc.
L’expression ample et harmonieuse, libre dans tous les secteurs du corps, de ce MRP est donc garante de la bonne santé.
Si l’ostéopathie a vu le jour aux Etats-Unis au milieu du XIX° siècle par Andrew Taylor STILL, elle a véritablement pris son envol en 1948 par un de ses élèves William Garner SUTHERLAND, et largement par les travaux très pointus, d’une de ses élèves, pédiatre, Beryl ARBUCKEL.
Cela en fait un art très jeune, qui, comme un enfant en croissance, évolue très vite. Les premières techniques manuelles utilisées, plutôt musclées, nécessitent une précision absolue et ne sont pas tolérées par tout le monde. Pratiquement abandonnées aujourd’hui, elles sont souvent vécues comme intrusives voire violentes par les patients.
Des techniques plus douces, dites énergétiques sont apparues, et de plus en plus de finesse de compréhension tissulaire a permis l’émergence d’une ostéopathie subtile qui écoute et accompagne plus qu’elle n’impose.
Petit à petit il est apparu flagrant que le corps réagit aux émotions et que son équilibre dépend aussi de la sphère psychologique.
La diversité de pratiques est très grande d’un ostéopathe à l’autre. Déjà parce que ses techniques sont le résultat de sa propre assimilation de ce qui lui a été transmis, et ensuite parce que chacun dans sa carrière, à mesure des formations complémentaires et de l’exercice qu’il va acquérir, développe sa propre « personnalité ostéopathique ». Mais tous recherchent l’expression libre et fluide de cette respiration subtile du corps, en tentant de libérer tous les points fixes qui l’entravent.
En France, la première école d’ostéopathie voit le jour en 1975. C’est le Collège National d’Ostéopathie, renommé l’année suivante Institut W. G. Sutherland. C’est là que Maurice Raymond POYET se forme dès sa création.

Qu’est-ce que la méthode Poyet

Maurice Raymond POYET (1928-1996) infirmier puis kinésithérapeute, reçu sa formation à l’ostéopathie d’André BRUNEL, l’un des fondateurs du CNO, première école d’ostéopathie en France.
Doté d’une sensibilité particulière et d’une grande intuition, il modifia ses techniques correctives et mit à jour une approche novatrice douce et énergétique. En effet, en observant que la plupart des techniques correctives ostéopathiques d’alors déclenchaient un mécanisme de défense réflexe qu’il faut dépasser pour obtenir le résultat souhaité, il allégea le geste jusqu’au « poids d’un papillon sur une fleur ». Il s’aperçut que de simples effleurements, appliqués avec précision et intention, suffisent pour obtenir le même résultat que des techniques manipulatives musclées, comme si le tissu n’avait besoin que de l’information pour reprendre son mouvement physiologique, dès lors que rien d’autre ne l’en empêche. Sa Méthode informationnelle était née, non intrusive, non manipulative.

M.R. POYET observa aussi que face à une dysfonction quelconque, le corps s’adapte autour de la lésion selon un schéma de compensation structurel logique. Il mit ainsi en évidence les 8 chaînes de compensation qui, en un seul geste, permettent d’équilibrer toutes ces adaptations afin de cibler le désordre initial dès la première séance.

La méthode Poyet est entièrement fondée sur le Mouvement Respiratoire Primaire (MRP), tant pour le diagnostic que pour la correction. Pas de manipulation ni de craquement, le geste correctif sera extrêmement doux, comme un battement d’ailes de papillon… Comme la subtilité du MRP auquel il s’adresse. Or ce micro-mouvement (MRP) se superpose au macro-mouvement (geste visible). Quand le MRP est perturbé, vos possibilités de mouvements le sont aussi et inversement : normaliser le MRP les libère.

Le premier intérêt de cette légèreté est que ce geste correctif se fait en-dessous du seuil de protection du corps qui n’aura pas besoin de réagir en se bloquant ou en se contractant pour se protéger (de façon consciente ou inconsciente).

Autre intérêt : si la structure effectivement en lésion n’accepte pas la correction, c’est que l’origine de la restriction, la ou les causes sont ailleurs ! Il s’agira alors de remonter la chaîne causale, en suivant l’anatomie et la biomécanique, pour libérer l’origine du problème, et par là l’ensemble du corps, évitant ainsi tant que faire se peut la récidive.

Le concept de globalité est fondamental, comme en ostéopathie classique, et l’endroit douloureux n’est parfois qu’une face émergée de l’iceberg…

Les indications

La méthode Poyet est une spécialisation de l’ostéopathie  et répond à ce titre aux mêmes indications, à savoir les souffrances corporelles d’origine mécanique et/ou émotionnelles, qu’elles soient ponctuelles ou chroniques, aux niveaux articulaire, musculaire, ligamentaire, viscéral…

La séance

Après la nécessaire anamnèse (étude des signes), le praticien sera amené à poser ses mains sur votre crâne, lieu de diagnostic principal où seront d’abord décelés les problèmes affectant le corps tout entier. Les corrections se feront ensuite au Sacrum, lieu de correction ayant à son tour une influence sur le corps tout entier. Plusieurs aller-retours crâne-Sacrum peuvent être nécessaires pour effectuer un « ménage » global.

Ensuite, les choses sérieuses commencent, le praticien aura pour tâche de libérer localement les restrictions de mouvement, en général en partant du bassin pour remonter la colonne vers le crâne, avec souvent des détours par ailleurs (viscéral, pied, diaphragme…)

Votre vécu, l’histoire de votre corps prendra alors toute son importance, des traces même anciennes pouvant perturber tout l’équilibre, parfois à distance dans le corps.

Les gestes de correction ont la particularité d’être particulièrement légers. Pour être efficaces, ils nécessitent toutefois une extrême précision ; juste au bon endroit, juste au bon moment…

La méthode Poyet offre au praticien une pratique douce, subtile et précise, rigoureuse et exigeante, aux actions à la fois locales et globales. Mais cette méthode, comme toute autre, n’est rien sans le praticien qui se doit d’être en recherche, de continuer à se former, d’apprendre à faire la part entre l’objectif et le subjectif, le quantitatif et le qualitatif, la réflexion et l’intuition.

SOMATOPATHIE

Historique
L’un des élèves de Maurice POYET, Pierre-Camille VERNET, reçu de sa part peu de temps avant sa mort une dernière séance qui l’a profondément remué, pendant de longs mois, sur le plan émotionnel, le ramenant à des perceptions de sa vie prénatale dans un premier temps. Aidé de son intuition exceptionnelle, il établit de façon empirique, les liens entre les mémoires de stress émotionnels et la structure physique. La Somatopathie était née…

Une recherche de plusieurs années, qui d’ailleurs n’a pas cessé, a donné jour à cette approche complémentaire à la thérapie manuelle qui permet de diagnostiquer et libérer les répercutions somatiques des mémoires de stress psycho-émotionnels. Une résolution de ce conflit ancien peut alors se produire, modifiant les schémas corporel et comportemental inconscient.

La somatopathie, comment ça marche ?
Toute personne confrontée à une souffrance émotionnelle à laquelle il est impossible de s’adapter à cause de son trop jeune âge, ou de la violence de la situation, ou de sa répétition excessive, garde dans son corps physique la mémoire de cet évènement. Mais elle n’y aura pas accès avant d’avoir la solidité suffisante pour s’y confronter à nouveau et y apporter une résolution, c’est-à-dire digérer l’évènement, être libre et en paix. Cette résolution peut se produire à la suite d’un travail intérieur, d’une psychothérapie par exemple. Les symptômes physiques qui apparaitront alors marqueront la nécessité d’ajuster l’équilibre du corps à ce qui se résout. Mais bien plus souvent la résolution passe par une réactivation : quelque chose se produit dans la vie du sujet qui éveille les mêmes émotions que celles qu’il n’a pas digéré. En s’y trouvant à nouveau confronté, dans cette maturité et solidité suffisante, il devient possible de s’y adapter, avec l’aide du somatopathe. L’émotion se libère, la zone figée cède, la structure retrouve sa souplesse et les symptômes disparaissent…

De la zone figée aux symptômes
Les émotions insurmontables auxquelles nous avons été confrontés, ou celles que nous avons perçues de nos parents, surtout si elles n’ont pas été dites, entraîneront des dysfonctions somatopatiques crâniennes.
La boîte crânienne est un assemblage de rouages (les os du crâne) qui s’articulent entre eux et se transmettent le mouvement rythmique du corps appelé MRP (Mouvement Respiratoire Primaire), comme l’a démontré Sutherland. Ses rouages sont reliés par la continuité des fascias qui jouent le rôle de courroies, à tous les espaces du corps. Ainsi une zone figée crânienne peut provoquer des symptômes périphériques comme des douleurs articulaires, vertébrales, digestives, insomnies, et bien d’autres.
Exemple : Virginie vient consulter pour une douleur du genou droit. A l’examen crânien, la zone de l’os temporal droit est figée. En l’interrogeant, Virginie précise que cette douleur a commencé avec une crise de couple et son sentiment de ne pas être comprise de son conjoint. Cela réactive la souffrance de communication qu’elle a vécu à 5 ans lorsque ses parents se sont séparés, ce qui l’a éloignée de son papa avec qui les liens de complicité se sont rompus.
A 5 ans Virginie n’avait pas le recul, la maturité, ni même la construction cérébrale nécessaire pour s’adapter à cet évènement lourd et douloureux. Elle ne peut le résoudre qu’à travers la solidité de son âge adulte, et sa crise de couple lui en offre l’opportunité.

La dimension trans-générationnelle de la somatopathie
En tant que mammifères, nous sommes soumis aux mêmes lois que toutes les espèces vivantes. Parmi celles-ci, les mécanismes de survie de l’espèce impliquent que lorsqu’un individu est soumis à un stress important, il transmet à sa descendance, à son insu et par voie inconsciente, le signal que ce type de situation, même beaucoup moins intense, est potentiellement très dangereux.
Depuis quelques années, la recherche scientifique a démontré que cette transmission se fait par voie génétique, le stress rencontré modifiant l’expression du génome. On nomme cette recherche l’épigénétique. Ainsi, même s’il n’a pas connu ses grands-parents et leur histoire, un enfant porte en lui la mémoire de ce qu’ils ont vécu d’insurmontable et cela l’impactera.
Exemple : Martial vient consulter pour un lumbago aigu. Il vient de déménager et suspecte un faux mouvement même si la douleur a commencé une bonne dizaine de jours après. Il signale qu’il s’agit du troisième épisode de ce type pour lui. La première fois il avait 17 ans ; c’était la rentrée scolaire, dans un nouvel établissement où il ne connaissait personne. La deuxième fois, c’était au moment où sa compagne est venue s’installer chez lui.
L’examen révèle les reins figés, c’est-à-dire une mémoire de stress de territoire transgénérationnelle. Martial confirme en expliquant que ses grands-parents maternels étaient Pieds-Noirs et ont dû quitter l’Algérie et y laisser tous leurs biens, et que son grand-père paternel a fui l’Espagne franquiste.
Chaque fois que Martial rencontre une souffrance de territoire, même minime, cette vielle mémoire se réactive, comme un signal, et provoque une rétraction tissulaire des loges rénales impactant l’équilibre lombaire. Lorsque la réactivation est trop importante, cela peut aller jusqu’au blocage…

La somatopathie pour les jeunes enfants
La particularité du tout petit c’est son immaturité cérébrale. A la naissance, le bébé ne fait pas la distinction entre lui et son environnement. Il en est de même pour les champs d’émotions qui le traversent ; il ressent de la même manière sa peur lorsqu’il est seul sans ses parents en néo-natologie par exemple, et la souffrance de sa maman qui vient d’apprendre le décès d’une personne proche. Même et surtout si elles ne sont pas évoquées, les émotions insurmontables des parents impacteront l’enfant. Et celui-ci, s’il est accompagné d’amour et d’attention, transformera ces énergies de souffrance en énergie de construction.
Eclairons ce point. Pour un enfant qui nait, avant une certaine construction cérébrale, il n’y a pas de dualité. Il n’a pas de jugement sur ce qui est « bien » et ce qui est « mal ». Il y a juste des flux d’énergie, certains légers et joyeux, d’autres lourds et sombres, et il puise dans les uns et les autres pour se construire. Ainsi il participe à la résolution des souffrances de ses parents, de sa lignée. Et c’est ainsi que nos enfants nous font avancer, il est vrai parfois en
faisant remonter de vieux dossiers pas très agréables. 😉
Lorsqu’une souffrance émotionnelle particulièrement intense a été vécue, il se peut qu’elle soit trop brûlante pour être accessible chez le sujet directement. Il reste trop fragile, même avec l’âge, pour la transformer. C’est alors la génération suivante, l’enfant de cette personne, qui manifestera les zones figées et les symptômes permettant la résolution.

Quelques sources d’informations à propos de la somatopathie

 L’école de somatopathie méthode M.R.P. (www.somatopathie.com)
 La Fédération Internationale des Enseignants à la Méthode Poyet (www.fiemp.org)
 Le Syndicat National des Etudiants et Praticiens Poyet (snepp.fr)

 

Maurice Poyet suit une formation d’infirmier à l’armée, obtient l’équivalence de kinésithérpeute dans les années 50. En 1975 il démarre sa formation dans les écoles d’André Brunel, le Collège National d’Ostéopathie et le Centre d’acupuncture et d’auriculothérapie. Il suivra ensuite des cours chez Robert Courbon et auprès de Denis Brooke.

A noter que l’école d’acupuncture de Robert Courbon est à Lyon : L’ école des pouls au sein de laquelle j’ai suivi ma formation en énergétique traditionnelle chinoise.

Robert Courbon a toujours été à mes cotés au cours de mon apprentissage et je lui porte une affection toute particulière. Je l’embrassais encore avant hier : vendredi 18 octobre 2013. Il m’a dit se sentir sur la fin.

Robert Courbon est décédé le 26 décembre 2013.